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Guillaume : Bonjour.

 

Guillaume : Une bio étant déjà sur votre site et votre Myspace, on va passer la question « présentez le groupe » et directement passer à votre dernier album au nom à rallonge, For death, glory and the end of the world. Comment s’est passé l’enregistrement et la collaboration avec Kurt Ballou pour le mixage ?

Renaud : A merveille ! On avait connu Kurt pour le mixage de l’album précédent (« Redemption through looseness » 2007), dont l’enregistrement avait été très chaotique, et cette nouvelle session de mix avec lui a été largement plus confortable : on savait où on mettait les pieds, on a pris beaucoup de temps pour faire les prises de son (nous-mêmes, à Lausanne), et ça s’est passé en douceur. On est ravis, car la production du dernier est très différente de celle, plus froide et sale, du précédent, alors que les deux ont été faits avec les mêmes gens, voire le même matériel !…

 

Guillaume : J’ai l’impression qu’il n’y a pas de ligne directrice dans la composition ? Vous ne cherchez pas à faire morceaux de manière réfléchie, en sachant à l’avance quelle atmosphère vous voulez faire ressortir, mais plus de manière instinctive ?

Renaud : Non, en effet, on anticipe pas vraiment ce qu’on pond… On compose de manière plutôt improvisée (et interminable, accessoirement), et on prend ce qui ressort de jams, avant de développer chaque morceau en coupant les cheveux en quatre. L’album est (j’espère) assez cohérent au final, grâce à la prod et au jeu des musiciens, mais les morceaux sont parfois très différents les uns des autres, notamment à cause de cette façon  disons… aléatoire de composer !

 

Guillaume : Après sa sortie, j’ai l’impression que votre dernier album est plutôt bien accueillit ? Les différentes chroniques sont plutôt positives ?

Renaud : Difficile de se plaindre, en effet ! On reste bien sûr à un niveau de notoriété tout à fait minuscule, mais la presse a été très charmante avec nous… Vu qu’on est jamais très forts pour avoir du recul lorsqu’on sort un disque, c’est rassurant de voir que la plupart des gens trouvent ça bien ! Bien sûr, on a eu des chroniques tout à fait négatives, mais c’est le jeu ; et  mes préférées sont parmi celles-là, notamment un webzine ricain dont la punchline était « this album is boring as shit » - le mec était tellement enthousiaste dans la descente en flammes que c’en était un régal !

 

Guillaume : Le second degré a toujours été présent chez vous, cela change dans une scène métal ou les groupes ont tendance à parfois se prendre trop au sérieux. On peut y voir une volonté de rester vous-même ? J’y sens aussi une pointe d’ironie ?

Renaud : Bien sûr ! Tout ce cirque dans le métal, ces mecs qui passent une heure devant le miroir avant d’aller sur scène, ces concept-albums pédants, ces lyrics qui parlent de suicide ou de Michel Foucault , c’est risible, non ? OK, je dois avouer que quand j’avais vingt ans mes textes parlaient aussi de serial killers, mais passé un certain âge, on se rend quand même compte que ce qu’on fait c’est de l’entertainment, hein ? On peut bûcher comme des dingues sur un album, faire une musique assez noire sans pour autant souscrire à toute la panoplie pour faire peur aux parents…

 

Guillaume : Au niveau des lives, vous avez une très bonne réputation, vous avez fait des scènes de taille assez différente, du Hellfest à Notre Dame de Gravenchon, cela doit être bien différent ? Vous ne faites pas beaucoup de date d’ailleurs, un passage en France serait prévu ?

Renaud : Merci. La scène, c’est la raison d’être de ce groupe, et c’est l’inverse des albums : en studio, on fignole, on coud chaque morceau de fil blanc, mais sur scène, on fait péter toutes les coutures ! Après, on a eu la chance de faire des scènes immenses, mais aussi des caves de 20 mètres carrés – qu’importe, je crois qu’on est à l’aise partout, pourvu qu’il y ait du volume et de la bière fraîche ! On a fait une tournée européenne en octobre, dont quelques dates françaises, et on travaille sur des dates au printemps 2011, pour les … dix ans du groupe ! Mais entre nos responsabilités paternelles et nos contraintes professionnelles, on a hélas des disponibilités assez réduites. On voit la chose du bon côté : on joue peu, mais dès qu’on met le pied sur scène, c’est la jouissance ! D’où, dit-on, des shows assez exubérants…

 

Guillaume : Et l’avenir du groupe ? Vous prévoyez de prendre la route pour enchaîner les concerts, de nouvelles compositions sont en route ou vous avez d’autres projets ?

Renaud : En ce moment on bosse sur 2 covers qu’on va enregistrer pour la sortie du dernier album en vinyle pour février prochain. Puis quelques dates de concert au printemps, on espère quelques festivals l’été, et la suite on improvisera !

 

Guillaume : On va aussi éviter le classique « un dernier mot pour la fin », à la place, vous n’auriez pas de groupes à nous faire découvrir ? Un récent coup de cœur ou des groupes Suisse peu connu en France ?

Renaud : Ventura, du « post-grunge » génial (ils vont d’ailleurs tourner chez vous en janvier), Navel, qui sort un album à la BRMC en février, Rorcal, qui viennent de sortie l’album le plus doom de la décennie, Knut, qui sont les tontons de toute la scène noise suisse… Plein de bons trucs chez nous, on a de la chance.

 

Guillaume : Merci d’avoir répondu à mes questions, à bientôt à un futur concert.


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